Une météo à ne pas mettre un VTT dehors ...Une fois n'est pas coutume, le résumé de ce weekend vélo dans le massif du Jura à l'occasion de la 21ème édition de la Forestière débute le dimanche vers 10h, quelque part dans les alpages entre Lamoura et Lajoux à 1250m d'altitude. Le ciel est bouché, la pluie n'arrête pas de tomber, le vent se lève et la température baisse sensiblement
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Depuis le départ de Prémanon ce matin à 8h, nous roulons dans ces conditions difficiles. Beaucoup ce matin ont préféré rester sous la couette plutôt que d'affronter les intempéries, on ne peut leur en vouloir. Je me retrouve ainsi sur la ligne de départ en compagnie de 4 membres du défunt NB2000 et d'une partie des 481 inscrits au parcours de 100km de cette Forestière.
Nous avons déjà bien dégusté durant ces deux premières heures, les côtes ne sont pas trop difficiles mais la boue omniprésente oblige à la plus grande vigilance dans les courtes descentes où affleurent des rochers bien glissants. La boue ne nous facilite pas non plus la tâche lors des nombreuses traversées d'alpage au milieu des troupeaux de vaches, le sentier est défiguré par le passage des concurrents qui nous précèdent, il faut slalomer sans cesse pour trouver une trace plus roulante.
Une longue descente rapide nous amène maintenant à l'entrée du village de Lajoux pour un ravitaillement, nous nous abritons sous les tonnelles et c'est là que tout bascule ...
Au moment où je m'arrête, mes doigts sont transis de froid, l'onglée m'enfonce des aiguilles au bout des doigts, mes pieds baignent dans l'eau glacée et mon corps tremble de haut en bas, j'essaye de m'alimenter et d'avaler un thé bien chaud pour me réchauffer. Les autres participants sont dans le même état, on dirait un rassemblement de malades de Parkinson ! Un local nous apprend que la température est actuellement de 2°C avec un vent de 40km/h, résultat : température ressentie -4°C
Les personnes s'occupant du ravito sont aux petits soins, bravo à eux car ils subissent aussi durement les intempéries.
N'y tenant plus, je décide d'un coup de rendre les armes, d'arrêter de me battre contre les éléments et de rejoindre au plus vite un abri ! A trois semaines du grand départ, ce n'est pas le moment de se choper une pneumonie ! J'embraye ainsi le pas de nombreux autres concurrents, d'autres suivront, c'est évident. L'organisation réagit rapidement et efficacement, elle nous indique la direction de la salle des fêtes qui est en cours de rénovation et qui est chauffée. Au moment où je rejoins la salle, une vingtaine de participants s'y trouvent déjà. Nous avons pour la plupart les yeux rougis de froid et certains continuent à trembler comme des feuilles ! Je n'ai jamais connu une situation pareille !
C'est maintenant la Protection Civile qui vient à notre aide, les sauveteurs distribuent des couvertures de survie, la salle continue de se remplir ... Quelques locaux arrivent maintenant avec du thé ou du café bien chaud, cela fait un bien fou ! Grâce à l'assistance hors pair de Viviane du NB2000, je peux rapidement me changer et enfiler des habits secs et chauds, merci encore une fois à elle ! Je plains les autres participants qui sont obligés de rester dans leurs habits trempés. Je discute avec un gars de Haute-Savoie, rencontré la veille au gîte, membre d'un bataillon des Chasseurs Alpins et adepte de ski-alpinisme. Pourtant habitué au froid, il a abandonné également, cela fait une heure maintenant qu'il tremble sur son banc ...
Après 2h30 d'attente, un bus arrive enfin pour nous ramener vers le site d'arrivée. Une longue procession de bikers, toujours emmitouflés dans leur couverture de survie, s'engouffrent dans le car après avoir chargé leur vélo dans un semi-remorque. Le car compte 76 places, il n'en reste que 3 de libres ... Le long transfert vers Arbent commence, la pluie a cessé de tomber. Au fur et à mesure que nous descendons, la température remonte et le ciel se dégage. Vers St-Claude, le mercure remonte à 10°C, nous apercevons de timides coins de ciel bleu !
Nous arrivons à 13h25 sur le site d'arrivée, je rejoins directement la voiture pour rentrer à la maison. Très déçu par cet abandon, je ris au jaune au moment de mettre mes lunettes de soleil
Le beau temps est maintenant revenu, quelques heures trop tard ...
Le résumé complet de cette découverte du Jura sur 2 jours dès que possible ...
Malgré tout, les paysages observés la veille sous le soleil m'encouragent à revenir l'année prochaine, cette région avec ses nombreux cols ressemble beaucoup à l'Ardèche. Si la troupe BT21 est partante, je propose d'organiser un weekend de 3-4 jours sur place pour découvrir la région l'année prochaine et, bien sûr, de participer à la Forestière 2012 ! Tout en s'organisant un peu plus tôt que cette année ...