GRAND RAID CRISTALP 2011 - 20 aout 2011

Vendredi, préparation ...

Ce weekend, nous avons vécu à nouveau un grand moment de VTT à l'occasion de la 22ème édition du Grand Raid Cristalp entre Verbier et Grimentz dans le superbe canton du Valais. Cette édition marque un retour aux sources pour les organisateurs suite aux remarques des coureurs après les modifications de parcours de l'année dernière qui n'avaient pas rencontré le succès escompté. Exit donc la longue montée vers le lac de Tracouet ! Par contre, retour du départ groupé pour tous les concurrents du grand parcours et montants d'inscription revus à la baisse, ce qui est toujours intéressant !



Pour cette édition 2011, le peloton BT21 est constitué de 2 habitués du GRC, Julius et Laurent tandis que Olivier et Jérôme tentent pour la première fois de rallier l'arrivée du grand parcours. Bien sûr, pas mal d'autres connaissances ont fait le déplacement depuis le sud de la Belgique à cette occasion telles que PierrotJ, Matteo du club de Bellefontaine, une belle délégation des jeunes des Pas d'Côtes de Heinstert ainsi que plusieurs membres des Moyeux Lurons.

Le GRC débute habituellement le vendredi par le contrôle technique et la remise des dossards aux casernes de Sion. Nous nous donnons rendez-vous sur le coup de 12h30 pour ces formalités. Tout se passe bien dans l'ensemble sauf pour Jérôme et moi qui devons régler tout d'abord un jeu dans les roulements de roue ! Après un rapide tour du site d'exposition, un peu maigre et désert cette année, nous prenons la direction de Verbier. Après l'installation dans les hôtels respectifs, un peu de lèche-vitrine pour nos dames et la recherche d'une zone de camping pour notre part, nous nous retrouvons dans notre restaurant habituel pour une pasta-party qui doit nous assurer le plein d'énergie pour le lendemain !

Samedi, welcome to Hell ...

Après une bonne nuit de repos sous la tente en compagnie de toute ma petite famille, le réveil sonne sur le coup de 5h10 ! Après 4 participations consécutives sur le grand parcours, j'aborde sereinement cette édition 2011. Le rituel habituel du matin se déroule sans problèmes et je me retrouve sur la ligne de départ 10 min. avant le coup d'envoi fixé à 6h30 en compagnie de Julius et Pierrot tandis que Jérôme et Olivier arrivent au dernier moment !

La montée vers la station de téléphérique des Ruinettes se passe sans soucis, l'ambiance est toujours spéciale dans cette montée, un peu de stress malgré tout, les jambes sont-elles bonnes ce matin ? Le soleil se lève doucement, le ciel est bien dégagé et la température est bien agréable. Profitons-en pour faire un max de kilomètres car la canicule nous attend du côté d'Evolène ! Le passage dans le tunnel peu avant le col est toujours aussi sympa avec ses spots colorés et la musique entraînante !

Je bascule au col de Croix-de-Coeur en compagnie de Pierrot. Julius, Olivier et Jérôme sont à l'arrière, nous ne les reverrons pas avant l'arrivée. La longue descente très rapide vers La Tsoumaz et Isérables se passe sans aucun souci malgré les soubresauts de la piste, la valse des bidons a déjà commencé pour beaucoup de concurrents ! Dans la montée qui suit, je rejoins Pierrot qui a pris un peu le large dans la descente pour remonter sur le plateau avant Nendaz. La descente de la piste de ski de Nendaz est facile cette année, l'herbe est bien sèche, pas de rosée au programme, nous évitons ainsi les glissades habituelles en travers plus ou moins contrôlées qui sont de coutume dans ce passage. Tant mieux !

Nous remontons ensuite vers Vevey, toujours en duo groupé, pour descendre ensuite vers Veysonnaz par de courtes descentes très rapides. Un chevreuil a la bonne idée de traverser le chemin une quinzaine de mètres devant nous ! Pierrot s'arrête au ravitaillement pour remplir les bidons tandis que je poursuis ma route en solitaire, les sensations sont bonnes, je préfère continuer sur ce rythme sans m'arrêter. La longue côte qui suit nous fait remonter de 500 mètres de dénivelé, d'abord sur route, ensuite sur un chemin 4x4 pour se transformer finalement en un beau sentier alternant racines et rochers à contourner. Certains sont peu adroits sur ce passage et cela permet quelques dépassements.

La descente de la piste de ski avant Hérémence est toujours aussi secouante , les tous-suspendus sont bien avantagés dans cette partie et reprennent facilement du terrain. Tiens donc, les 29 pouces ont l'air de s'en sortir assez facilement également ... Les 4 années précédentes, j'ai à chaque fois accusé un gros coup de mou après la traversée d'Hérémence. En prévision de cela, je m'alimente et bois régulièrement. De plus, le soleil est déjà bien haut dans le ciel et la température monte rapidement. La première partie de la côte se déroule sans problème, je vois 2 lacets plus bas Pierrot qui revient lentement sur moi. Je continue au même rythme tout en dépassant de nombreux concurrents qui commencent à accuser le coup.

Au pied de la côte vers les alpages de Mandelon, je refais le plein des bidons. Je repars au moment où Pierrot arrive au ravitaillement. Je lève le pied dans les 2 premiers lacets pour faire cette longue montée en sa compagnie. Le rythme me semble bien meilleur que les années précédentes, nous reprenons régulièrement des concurrents et dépassons les premiers attardés des parcours intermédiaires, certains sont déjà à pied ! A 1km du sommet, la tête tourne, quelques frissons apparaissent et je perds doucement du terrain sur Pierrot . Au ravitaillement, je décide de faire un arrêt prolongé pour recharger les batteries tandis que Pierrot poursuit son chemin, je ne le reverrai plus avant l'arrivée.

La traversée de l'alpage de Mandelon est bien sèche cette année. Malheureusement, la présence de nombreux concurrents empêche de passer sur le vélo certains passages un peu plus techniques, dommage ! La longue descente vers Evolène me semble plus cassante encore que l'année dernière, les poignets sont douloureux et je freine plus que de raison. Plusieurs fusées à deux roues me dépassent à toute allure, pas possible de les suivre !

Le ravitaillement d'Evolène est comme chaque fois le bienvenu, huilage de chaîne, coca, banane et c'est reparti ! Tiens, cette année, le premier du grand parcours n'est pas encore arrivé à Grimentz lorsque nous passons à cet endroit ! Cela gonfle le moral pour la longue remontée qui nous attend vers La Vieille ! Vu la météo du jour, je redoutais la première partie de la montée qui est orientée plein sud et est à découvert. Finalement, l'expérience accumulée dans les Pyrénées porte ses fruits et je supporte plutôt bien cette grosse chaleur. Grâce à des arrosages réguliers de la tête et du corps, je rejoins Eison dans une bonne forme générale, beaucoup d'autres n'ont pas cette chance et pas mal d'abandons seront constatés dans cette partie !

Après une belle descente technique, la piste remonte à nouveau pour la dernière partie en direction de La Vieille. Denis du club des Moyeux Lurons me salue au passage ! Tellement concentré sur ma roue avant, je ne l'avais même pas reconnu ! Je l'encourage avant de repartir pour les derniers lacets avant les alpages. L'approche du Pas de Lona se déroule bien, je monte sur le vélo dans les parties roulantes et passe à pied dans les parties techniques afin de dépasser au passage quelques concurrents. Me voici maintenant devant le gros morceau de la journée, le Pas de Lona . Celui qui n'est jamais venu poser ses roues ici ne peut pas comprendre l'émotion que génère le passage au sommet de ce col. Malgré les années qui passent et la connaissance parfaite du parcours, je n'y échappe pas cette année, la larme au coin de l'oeil !

Je remonte sans tarder sur le vélo et engloutit au passage deux verres de coca avant de dévaler le sentier en direction du Basset de Lona pour la dernière montée de ce parcours. Les sensations sont bonnes et j'en profite à nouveau pour reprendre quelques concurrents. Les nombreux kilomètres accomplis cette année portent leurs fruits et je constate ainsi les progrès réalisés en endurance. De bonne augure pour la suite de la saison ...

La longue descente pour rejoindre l'arrivée est toujours aussi cassante, les bras souffrent beaucoup dans chaque épingle. Sous le barrage de Moiry, de nombreux spectateurs nous encouragent aux passages à gué de la rivière. Un peu plus loin, une concurrente m'interpelle au passage ! Quelqu'un vient de chuter en contrebas du chemin, je vois son corps recroquevillé 10 mètres sous le chemin, il ne bouge pas ! Tandis que plusieurs personnes restent auprès de la victime, je continue mon chemin et préviens le poste de secours suivant afin qu'ils envoient de l'aide.

La suite de la descente se poursuit mais mon esprit est ailleurs. Je pense sans arrêt à ce blessé et je réfléchis sur les risques que nous prenons à chaque fois lors de nos sorties vélo. Tout cela en vaut-il la peine ? Tous mes doutes s'évanouissent à 300m de l'arrivée lorsque j'aperçois mes enfants et Madame s'agiter en tous sens et hurler des encouragements nourris !

Bien sûr, ce fut dur ! Bien sûr, le mal de jambes est bien là ! Mais que la montagne est belle !

Participant(s) : Julius, Olivier, JérômeG, PierrotJ, Laurent
En résumé : 127 km - 5065 m D+ - moyenne 13.2 km/h
Trace GPS : GR Cristalp 2011

OUIii Laurent ton compte rendu, parce que moi j'ai tout oublié !!

Une épreuve unique, magnifique. Je repense au mot du curé qui a baptisé la course à Verbier
"Vous avez appris à l'entrainement, vous allez apprendre en course. Apprendre le dépassement de soi, l'oubli de soi"

C'était vraiment ça: pédaler, regarder le paysage, penser à boire, et en même temps ne penser à rien, n'être plus rien face à l'immensité de la montagne et du parcours, pour réaliser quelque chose de plus grand que soi.

Merci à tous les membres du BT21 présents (Jérome, Olivier), c'était bon de vous savoir embarqué sur le même parcours. Un merci particulier à Laurent pour le tempo donné pendant la première moitié de l'épreuve. Enfin, un gros encouragement à notre Julius: Go go go Julius!!

Pour terminer, merci à nos femmes pour leur patience et leurs encouragements. Tout cela serait-il possible sans elles?

à bientôt,

Pierrot J

Pour les férus d'analyse des temps ...

Le récapitulatif des temps et classements :

Urs Huber : 6:09.32 - 1er dans la catégorie Hommes - 1er scratch
PierrotJ : 9:07.48 - 46ème dans la catégorie Senior1 - 121ème scratch
Laurent : 9:34.59 - 62ème dans la catégorie Senior 1 - 168ème scratch
JérômeG : 10:42.02 - 68ème dans la catégorie Hommes - 282ème scratch
Olivier : 10:51.08 - 99ème dans la catégorie Senior 2 - 305ème scratch
Julius : abandon au col de Croix-de-Coeur

Les temps intermédiaires :

- Nendaz:
Urs Huber : 1h20'58 (3)
PierrotJ : 1h45'36 (162)
Laurent : 1h45'47 (166)
JérômeG : 1h56'00 (336)
Olivier : 1h56'17 (344)

- Hérémence:
Urs Huber : 2h27'28 (2) - 1h06'29 (3)
Laurent : 3h16'38 (152) - 1h30'51 (148)
PierrotJ : 3h18'06 (162) - 1h32'29 (169)
JérômeG : 3h33'25 (276) - 1h37'25 (238)
Olivier : 3h42'49 (366) - 1h46'31 (372)

- Mandelon:
Urs Huber : 3h20'09 (1) - 52'41 (2)
PierrotJ : 4h36'46 (151) - 1h18'40 (150)
Laurent : 4h39'38 (163) - 1h22'59 (197)
JérômeG : 5h13'05 (326) - 1h39'39 (385)
Olivier : 5h15'12 (338) - 1h32'23 (305)

- Evolène:
Urs Huber : 3h57'38 (1) - 37'29 (1)
PierrotJ : 5h34'03 (143) - 57'16 (137)
Laurent : 5h43'14 (178) - 1h03'35 (179)
JérômeG : 6h20'58 (324) - 1h07'53 (344)
Olivier : 6h21'11 (325) - 1h05'59 (305)

- Eison:
Urs Huber : 4h28'10 (1) - 30'31 (1)
PierrotJ : 6h23'45 (133) - 49'41 (101)
Laurent : 6h36'51 (174) - 53'37 (167)
JérômeG : 7h18'06 (296) - 57'08 (219)
Olivier : 7h22'06 (312) - 1h00'54 (276)

- La Vieille:
Urs Huber : 5h06'14 (1) - 38'04 (1)
PierrotJ : 7h31'09 (126) - 1h07'24 (117)
Laurent : 7h52'00 (170) - 1h15'08 (191)
JérômeG : 8h41'13 (276) - 1h23'06 (284)
Olivier : 8h48'09 (299) - 1h26'02 (313)

- Pas de Lona:
Urs Huber : 5h31'45 (1) - 25'30 (1)
PierrotJ : 8h13'17 (119) - 42'08 (121)
Laurent : 8h37'06 (168) - 45'06 (174)
JérômeG : 9h33'03 (276) - 51'50 (267)
Olivier : 9h44'12 (300) - 56'03 (315)

- Grimentz:
Urs Huber : 6h09'32 (1) - 37'47 (3)
PierrotJ : 9h07'48 (121) - 54'31 (130)
Laurent : 9h34'59 (168) - 57'52 (178)
JérômeG : 10h42'02 (282) - 1h08'58 (323)
Olivier : 10h51'08 (305) - 1h06'56 (302)

Sacré boulot de statistique, merci Laurent

La performance d'Olivier ne passe décidément pas inaperçue
Voilà qu'il figure maintenant dans la galerie Best Of de Sportograf

Pour la série complète des meilleurs clichés de Sportograf, c'est ICI

LA LANGUE SORTIE, MAGNIFIQUE

Vivement les autres photos!!!

ouiiiiiiii

Mais que fout cette langue sortie!!!!!!!!!!!! On dirait un dromadaire

Ah ces paparazzi, toujours à l'affût de situations compromettantes!

Retrouvez ci-dessous le beau résumé du GRC version pros réalisé par Vélo Vert :

La 22e édition du Grand Raid s’est déroulée ce week-end sous un soleil écrasant. La chaleur et la poussière présentes sur tout le tracé valaisan ont corsé les conditions de course. Ces difficultés ont causé des soucis de digestion et quelques vols planés spectaculaires. Faisant fi des obstacles, les trois premiers ont parcouru les 125 km entre Verbier et Grimentz, en moins de 6h15 !

Texte Krachy / Photos Matthias Dervey - www.derveym.com

Cette année, la compétition s’est retrouvée intégrée dans la série UCI Marathon. Cette classification a permis d’élever le niveau à un degré jamais vu en Valais. Le rallongement de l’an passé n’ayant pas conquis les participants, l’organisation a revu sa copie. Exit les rallonges à foison ! La participation de Verbier a retrouvé des couleurs. Une boucle de 4 km, passant par les Ruinettes, a durci l’ascension sur la Croix de Cœur sans pénaliser le tracé original. Une excellente option !

Dietsch lâché par ses intestins
Après la traditionnelle bénédiction du curé local, la course est lancée à 6h30. A tous les niveaux ça part vite, devant, un premier tri s’opère rapidement. Six coureurs prennent la poudre d’escampette. Plus tard, après un travail de sape d’Alex Moos et Karl Platt, seul Urs Huber parvient à tenir le rythme du groupe de tête. Ce dernier se compose ainsi des vainqueurs des trois dernières éditions ! La victoire va se jouer entre eux. Les autres favoris sont soit lâchés ou ils passent à la trappe, Thomas Dietsch abandonne par exemple suite à des ennuis gastriques.

Le coup de poker d'Urs Huber
Le vainqueur de l’édition 2008, Urs Huber, a souvent connu des baisses de régimes ou subi des soucis techniques dans le final. Sachant cela, il a tenté un coup de poker en accélérant peu après Evolène. Alex et Karl ont alors accusé le coup. Au final, la prise de risque du compétiteur Suisse-Allemand s’avérera payante. A Grimentz, Urs Huber franchit la ligne d’arrivée en 6h09 32’’. Sans contestation possible, c’est l’homme fort de cette 22e édition. Dans le Val d’Anniviers, il a donc devancé l’Allemand Karl Platt de 4’ 18’’, Alex Moos suit à 16 petites secondes.

Bigham, une vainqueur écolo
Chez les dames, la victoire revient à l’Anglaise, championne d’Europe en titre, Sally Bigham. Du départ à l’arrivée, elle a suivi le tempo des 40 premiers scratch avec une facilité déconcertante. C’est impressionnant quand on sait qu’elle a débuté le VTT en 2006 et que ses premières compétitions remontent à 2008. Un vrai talent ! Sally a récupéré tous les papiers de ses produits énergétiques, nous l’avons vérifié de visu. Un exemple à suivre ! Jane Nüssli termine deuxième avec un retard de 11’ 20’, l’Italienne Elena Giacoumzzi complète le podium avec un débours considérable.

La mythique plongée vers le barrage de Moiry
Entre Nendaz et Grimentz, le meilleur temps a été établi par Benoit Beaud en 5h20 et pour les dames par Jeannette Mayr en 7h36. Au départ d’Hérémence la victoire revient à Adrien Buntschu en 4h03, Florence Darbellay s’impose chez les femmes en 5h04. Sur le petit parcours, Evolène-Grimentz, les victoires reviennent à Sylvain Engelmann et à Stéphanie Métille.
546 vététistes sont partis de Verbier, au total la participation affiche 2’577 participants. Ce marathon est un des plus difficiles au monde. Sur les 125 km et 5'000 de dénivelé positif le tracé est souvent roulant, mais ça secoue fort sur les routes 4X4. Les quelques beaux passages en sentier, le panorama sublime tout au long du tracé et la folle plongée sur le barrage de Moiry valent vraiment le détour. Une compétition à faire dans sa vie de marathonien, au risque de devenir accro ! D’autant plus que les paysages sont à couper le souffle et que les encouragements des nombreux spectateurs aident au dépassement personnel.


125 km, top 5 scratch : 1er Urs Huber (SUI) en 6 :09.32, 2ème Karl Platt (GER) à 4’17’’, 3ème Alex Moss (SUI) à 4’33’’, 4ème Konny Looser (SUI) à 16’36’’, 5ème Alban Lakata (AUT) à 29’43’’

125 km, top 5 femmes : 1ère Sally Bigham (GBR) en 7 :52.18, 2ème Jane Nuessli (SUI) à 11’20’’, 3ème Elena Giacoumzzi (ITA) à 1 :06.26, 4ème Valérie Berthod-Pelissier (SUI) à 1 :20.32, 5ème Fanny Viret (SUI) à 1 :33.04

Plus d’informations et les classements complets : www.grand-raid.ch

Micro

Propos recueillis par Nathalie Zenklusen

1er scratch, Urs Huber : «C’était long… Je savais que la course serait longue, environ 6h. Au début, j’ai suivi la tête de course, nous étions un groupe de 5-6 hommes. A Evolène, j’ai dû prendre une décision afin de prendre beaucoup d’avance avant le Pas de Lona. Peu après j’ai creusé un petit trou, mais je devais faire plus. Je devais prendre un risque, forcer quitte à subir un contrecoup. Pour gagner il faut savoir oser. Là, ça a réussi ! C’est brutal, c’est une course spéciale, mais dès que l’on franchit la ligne d’arrivée la souffrance est derrière toi. Je serai à nouveau présent l’an prochain, c’est le point fort de ma saison.»




2ème scratch, Karl Platt : «Cette année, ça été plus dur que l’an passé ou je n’ai pas eu de baisse de régime. Le niveau était très haut, Urs était notamment très fort. Au début, j’en ai trop fait en assurant le tempo. Après Evolène j’ai perdu 2-3 minutes, ça n’allait vraiment pas. Toute l’équipe a eu des soucis gastriques… Ca m’a déconcentré et je suis tombé deux fois ! J’ai bu du Coca et mangé un gel, ensuite j’ai retrouvé un rythme. Alex (Moos) est revenu proche, mais j’assure la deuxième place. Je suis content. L’atmosphère au Pas de Lona est phénoménale avec le public, c’est une fête. Ils sont amicaux, c’est vraiment sympa. J’ai roulé en 29’’ comme l’an passé, pour moi, c’est avantageux. On a plus de sécurité dans le technique et le grip est meilleur.»

3ème scratch, Alex Moos : «Aujourd’hui, Urs était le plus fort, mais il ne m’a pas manqué grand-chose pour jouer la gagne. A Hérémence j’ai vomi, j’ai pris une barre mais avec l’effort ça m'a bloqué. J’ai dû être fort mentalement pour me reconcentrer et être à nouveau dans la course. Dans le Pas de Lona, comme d’habitude, je n’ai pas été mauvais mais pas excellent non plus. Je n’ai pas réussi à me transcender dans le final. Je termine à 16'’ de Karl (Platt) mais je n’ai pas pris tous les risques dans la descente. Je termine 3ème, sans regret car j’ai tout donné.»




1ère femme, Sally Bigham : «C’est vraiment spécial, j’ai été surprise. C’est la première fois que je viens ici, c’est vraiment très beau. Je ne peux pas y croire, j’ai vraiment apprécié de rouler dans de tels paysages. Habituellement, je ne dispute pas de course aussi longue dans la durée, j’ai dû m’assurer de m’alimenter assez. Sur la course j’ai cherché à trouver une bonne cadence sans trop forcer. Tout au long je me suis senti solide, jamais trop fatiguée ou en manque d’énergie (alimentation). Au final, c’est cela qui m’a permis de remporter l’épreuve. Je n’ai jamais roulé seul, les spectateurs m’ont beaucoup encouragé. C’est super chouette d’avoir le nom sur la plaque, car les encouragements sont personnels. J’ai pu sourire à ceux qui me soutenaient. Ici les gens sont tellement gentils, ils aiment le VTT. C’étais chouette de rattraper les gens du petit parcours car ils te soutiennent. Je pense revenir, c’est l'une des plus belles courses que j’ai faites. Il y a beaucoup de bumps sur le tracé, pour ma prochaine participation j’adapterai ma fourche et mes pneus en baissant les pressions. Je garde un souvenir impérissable des panoramas.»


Nous allons revenir d’ici quelques jours avec nos impressions de course, VV était de la partie. Un sujet à ne pas manquer !

Les photos sont en ligne !!

Les splendides clichés de "Sportograf" sont en ligne...


Pour voir l'ensemble de ceux de Laurent, cliquez ICI

Je viens juste de trouver ton résumé, merci Laurent, quel souvenir!!

Pierrot J a écrit:

Je viens juste de trouver ton résumé, merci Laurent, quel souvenir!!

C'est bien sûr un résumé perso de mes impressions, ce serait bien aussi de pouvoir comparer les impressions de chacun sur ce GRC ...

Aurais tu l'impression que ce sont souvent les mêmes qui s'y collent?

Voici donc ma version de mon premier GRC complet (en 2008 j'avais fait Hérémence-Grimentz)...


Départ de Ethe vers 8hoo le jeudi avec ma Mumu pour arriver sans encombre à notre chambre d'hotes vers 16h00. Nous débarquons directement nos vélos pour une petite activation cardio-vasculaire, histoire de faire fonctionner les jambes restées trop longtemps en inaction. Il fait une chaleur suffocante, et nous terminons sous un orage au final assez agréable.
Vendredi, après un bon petit dej, direction la contrôle technique. Nous sommes parmi les tous premiers à passer, sans soucis. Nous trainons sur place, le "salon du vélo" est rikiki, et nous sommes heureux de retrouver Oli et Jérome, et plus tard Laurent et sa petite famille


Nous partons en repérage sur Evolène, départ de Mumu le lendemain à 7h30. Nous nous rendons compte que notre 2ième gite, choisi à Lourtier (9km de Verbier, mon départ), est assez loin d'Evolène, mais comme mon départ est à 6h30, nous pourrons nous lever ensemble le jour J A l'hotel je trouve un compatriote du Nord, Yann, qui me conduira à Verbier samedi matin. Merci Yann! Pour info, il a fait le Cape Epic 2011, et il parait que c'est extra. ça vous tente??


Réveil à 4h00 petit dej spécial "j'ai pas trop envie mais il faut bien", merci Overstim !! Puis départ à 5h15 avec Yann. Je rejoins bien en avance le départ, je cherche désespérement une toillette publique ou un café... rien, nada. Puis je croise notre Laurent qui m'aiguille sur un coin sympa entre 2 sapins. Rhhhaaa
Je me faufille près de Julius et Laurent dans le groupe de départ, rejoint in extremis par Jerome et Oli


5-4-3-2-1- cloc clo cloc le pistolet ne fonctionne pas, rires dans le peloton, ça fait du bien parce que c'était un peu tendu Je décide de suivre Laurent et Julius qui connaisent le circuit, histoire de me donner un rythme. Laurent vise 9h30, moi terminer et si possible en moins de 10h00 Finalement, notre Julius pas en forme nous laisse filer, et je grimpe le premier puis le 2ième col avec Laurent, en surveillant bien mon cardio. Je dois ravitailler ma gourde, et je perds laurent Je repars en gardant le même rythme, ça grimpe puis un passage plus technique me mine un peu le moral. Je me dis que une fois sur Heremence, ça ira mieux puisque je "connais" ce passage. Je me retrouve avec 2 locaux qui ont l'habitude de tourner en 8h30 Euh non ça c'est pas possible!!


Je repère au loin un maillot de chez nous ;Je croise les doigts pour que ce soit Laurent, et je pousse un peu plus... c'est bien lui Nous parcourons ensemble le col, quand mon compagnon de galère commence à ralentir. Allez laurent!! Il me fait oui de la tête mais ses jambes font non Petit ravito qui dure trop longtemps à mon goût. Je repars seul, je ne reverai plus Laurent avant l'arrivée. On m'avait prévenu que c'est à Evolène que ça se corse, c'est là que l'on voit si on a trop donné avant. J'y arrive bien au niveau des jambes, mais mon estomac est tout bizzare. La chaleur sans doute, et puis les gels et autres boisons sucrées... J'arrete de m'hydrater, écoeuré. Mon rythme baisse, mais le pire m'attend, les 10km avant la Vieille me paraitront une éternité Plus rien dans la gourde, et je meurs de soif à présent. Je ramasse même une gourde dans un virage, prêt à boire le fond qui y resterai.. mais elle est vide de chez vide NOOooonnn je repère au loin 2 maillots Orval, je mets des gaz pour les rejoindre, et ces sympathiques mecs de Bellefontaine vont me ravitailler sur le vélo, ce qui me sauve là vie et me permet d'atteindre la Vieille dignement. Retapé, j'attaque le Pas de Lona, toujours aussi impressionnant, à faire une fois dans sa vie. J'en dépasse quelques uns et ne m'attarde pas pour attaquer le Basset de Lona. re-petit coup de mou mais ça passe et la dernière descente bien cassante laisse entrevoir au loin l'arrivée.
J'y apprends que notre Julius a du jeter l'éponge, pas en forme notre champion Nous attendrons ensemble le reste de l'équipe, Laurent puis Jerome et enfin Olivier.

En résumé, quelle belle course! Pendant on se demande ce qu'on fait là, mais à peine la ligne d'arrivée franchie, on se dit "l'année prochaine je passe sous les 9h00!!"

La saison n'est pas finie, mais presque... Que d'heures d'entrainement pour en arriver là, à ce pic de forme. Je me suis entrainé souvent seul, mais je suis sûr que les sorties bien en rythme avec le BT21 m'ont aidé à progresser
Alors merci à tous de m'avoir supporté

Pierrot J

Intéressant de connaître tes sensations durant le parcours, à cogiter pour l'année prochaine !

Pierrot J a écrit:

... Alors merci à tous de m'avoir supporté
Pierrot J

Ouf, tu te rends compte que ce n'est pas évident pour nous tous les jours

Attendons maintenant le compte-rendu des deux novices du GRC ...

oui je sais je me mets à votre place, vous êtes bien courageux
Si j'ai bien compris, pas de maillot BT21 pour moi

Maintenant que tu t'es réellement révélé, tu es trop fort pour nous....
Il vaudrait mieux que tu te trouves une bande de gars à la hauteur de tes performances --> 9h07 pour le 121 du Cristalp!!

127 pas 121
je veux bien rouler avec le frein serré ou simuler un coup de mou, je resterai tranquille derrière c'est promis.

Sur la lancée de notre périple pyrénéen, voilà que je saisis l’opportunité de m’inscrire sur ce Grand Raid 2011, dont je ne connaissais pas encore grand-chose ! Soyons fou…

Après une première nuit à Grimentz où Olivier et moi faisions chambre commune, à quelques mètres de la ligne d’arrivée du GRC, nous rejoignons Sion pour le contrôle technique qui m’a quelque peu inquiété avec ce jeu dans la roue avant apparu au moment même où j’ai sorti le vélo de l’auto. Après une longue attente pour régler ce problème, nous rejoignons nos coéquipiers et prenons, en milieu d’après-midi, la direction de Verbier. Spaghetti party au programme du début de soirée ! Tip top.
Samedi, 4h45, dring dring, début de journée, la nuit n’a pas été bonne pour moi, dur dur de s’endormir ! Préparation des camelbacks, déjeuner (Un bon morceau de Gatosport) et habillage avant de partir, sur le tard, rejoindre Claire afin d’y déposer nos bagages, de mettre nos pneus à pression et de rejoindre la ligne, 3 minutes avant le starter. Ouf !!!

Dès le départ, je laisse partir tout le monde et me mets à un rythme très très calme en perspective de la suite. Après 5 – 6 kms d’ascension, je rejoins, à ma grande surprise, Julius et quelques mètres après, Olivier que je reverrai et côtoierai plusieurs fois durant le parcours. Au fur et à mesure, j’avale les kilomètres, plusieurs Camelback ainsi qu’une dizaine de gels de toutes sortes afin de repousser la fatigue, d’éviter la fringale et les carences en sels si vite arrivées avec cette chaleur. Je savais dès le départ que la gestion de mes efforts ainsi que l’alimentation étaient la clé de la réussite de ce GRC.

Après les traversées de Nendaz, Hérémence etc. j’entame la longue ascension vers Mandelon.
Même si les jambes répondent toujours à merveille, je commence à ressentir fortement une douleur musculaire à la jambe droite apparue deux semaines auparavant et dont une gêne m’accompagnait depuis le début de la course. Je l’attendais et savais que j’allais devoir faire avec à un moment de la course. Cette ascension m’a paru moralement difficile à cause de cette douleur. Tout au long de l’ascension j’aperçois Olivier à quelques mètres de moi, voir même à quelques roues de moi une fois le sommet arrivé.

La traversée de l’alpage, les différents changements de rythmes dus aux passages techniques et la longue descente ont fait tout doucement disparaitre la douleur au point où celle-ci ne s’est plus autant manifestée par la suite. Après une petite « chute » à l’arrêt dans un des lacets de cette descente et un Xième « remontage » de tige de selle , je rejoins le ravitaillement d’Evolène. Je m’arrête 5 minutes afin de refaire le plein d’énergie et de remplir le Camelback et repars au moment où Olivier arrive. Je le reverrai encore une fois dans la « petite » ascension vers Eison.

Je m’arrête rapidement au ravitaillement, remet de l’huile sur un dérailleur ultra sec et part en direction d’un mythe du Vtt ; le Pas de Lona. Fameuse ascension qui, dans un premier temps, grimpe vers La Vieille, où la fatigue commence à se faire sentir et tout ça sous une forte chaleur. Je dépasse quelques coureurs en perdition, à pied ou même couché sous un arbre !
Arrivé à La Vieille, je refais le plein une dernière fois, et un bénévole me dit « Oh, jusqu’au sommet, une bonne vingtaine de minutes !!!» . Je repars rapidement, et comprend vite que ça ne sera pas si rapide que ça. Après une alternance de portage et pédalage sur le sentier de marche, j’entame le mythe ! Après analyse, il m’aura fallu 50 minutes pour faire LaVieille – Pas de Lona. Merci Monsieur 20’ ! Petite déception, le peu d’ambiance au sommet, peu de supporters étaient encore en place à notre passage !


Au sommet, je bascule de l’autre côté et mets à profit l’énergie qu’il me reste pour remonter plusieurs coureurs dans la dernière ascension du Basset de Lona. Très prudent (comme tout au long du parcours), je redescends vers Grimentz en traversant quelques secteurs exigeants pour le dos et les poignets, en passant aisément le secteur plus boueux dans le bas de la descente et ensuite j’aperçois, avec un immense bonheur, notre fan club survolté .

Malheureusement, je vois Julius dans le groupe, et comprends vite qu’il a abandonné en cours de journée. La ligne franchie, je récupère rapidement le bidon doré Isostar « spécial Grc » vendu à quelques CHF la veille au contrôle technique et fonce rejoindre le groupe pour encourager Olivier et le féliciter également !

En conclusion, une épreuve et une organisation splendide, à la hauteur de mes attentes et des différents témoignages recueillis. Une gestion de l’effort et de l’alimentation sans faute pour un premier effort de ce type et un résultat plus que satisfaisant qui ne demande plus qu’à être amélioré….pulvérisé
Un grand merci à Olivier, mon partenaire de route et de voyage (merci pour le booking des chambres etc.), à Laurent, Ben, Fred, Julius et aux autres aficionados du GRC pour leurs conseils si importants, aux accompagnants pour leur soutien et la logistique et félicitation aux bikers du groupe, que ça soit en 9h…. ou en 12h… !!!

Merci Jérome, super récit !!

20' pour le pas de Lona, c'est un comique celui là !!

Obligé de le refaire l'année prochaine pour lui dire ma façon de penser!!!