Le Grand Raid, bien plus qu'une course de VTT ...Cette édition 2008 restera marquée d'une pierre blanche pour l'ensemble des participants par la beauté des paysages et la météo superbe tout au long de la journée. Les organisateurs ont gagné leur pari en reportant de 24h le départ de la course, par mesure de sécurité, en raison de conditions météo incertaines. En effet, la couche de nuage trop basse annoncée risquait d'empêcher les secours par hélicoptère, secours très utile, nous le verrons plus tard ...
Quatre membres du Bikers Team 21 se présentent au départ de cette édition : Ben et Steph pour leur première tentative sur le grand parcours ainsi que Fred et moi-même pour notre 2ème participation consécutive. A noter que Steph ne part pas totalement dans l'inconnu puisqu'il compte déjà 2 participations au parcours intermédiaire de 76 km, Hérémence-Grimentz.
C'est donc le samedi 23 en fin d'après-midi que nous prenons la direction de Verbier pour rejoindre le départ. L'hôtel "La Rotonde" où nous passerons la nuit se situe à une centaine de mètres du départ, ce qui nous permettra de nous préparer en toute quiétude le lendemain matin. Sur place, nous retrouvons nos amis vert et gris du LS Alloys pour le souper avec spaghetti à gogo, menu spécial Grand Raid ! Nous regagnons nos pénates vers 22h. Lever prévu à 5h !
Dimanche 24, 5h, branle-bas de combat, tout le monde debout ! Comme à son habitude, Ben n'a pas dormi
! Après un petit déjeuner bien copieux, nous rejoignons la ligne de départ. Comme prévu par les services météo suisse, le ciel est bien dégagé et nous promet une belle journée ensoleillé. A 6 h 30, la première vague s'élance. Nous patientons encore 15 minutes pour passer la ligne et partir à l'assaut des 121 kms entre Verbier et Grimentz et des 5000 mètres de dénivelé positif
!
La montée vers le col de la Croix de Coeur nous permet d'admirer les sommets environnants enneigés s'illuminer au fur et à mesure que le soleil se lève
. Il fait plutôt frisquet durant cette première ascension. Nous adoptons d'emblée un rythme de croisière raisonnable qui nous permettra, nous l'espérons, de rejoindre sans trop de mal l'arrivée.
La rapide descente vers la station de La Tzoumaz est piégeuse et on ne compte plus les bidons perdus par les concurrents. Nous remontons ensuite vers Haute-Nendaz pour ensuite rejoindre Nendaz par la descente de la piste de ski, toujours aussi glissante !! Nous remontons ensuite un large chemin qui se transforme au fur et à mesure de l'ascension en un super singletrack jonché de racines et de rochers, nous sommes pas mal gênés par de nombreux concurrents qui ne sont pas à l'aise dans ce chemin technique. Une longue descente, très rapide et très cassante, nous conduit à Hérémence.
A la sortie du village, un signaleur nous arrête et .... un hélicoptère de secours se pose devant nous
au beau milieu de la chaussée, nous patientons le temps que le rotor s'arrête et pouvons ensuite continuer notre chemin. Un peu plus loin, un concurrent est couché sur le bas-côté du chemin, un gros pansement en travers du visage et le maillot maculé de sang
!
A partir d'Hérémence commence la longue remontée de 22 km vers les alpages de Mandelon. Au lieu-dit Maches, une modification du parcours survient par rapport au tracé de l'année dernière. La facile remontée sur la route principale est remplacée par une belle montée sur un chemin en plein soleil en direction du lieu-dit Cerise, nous rejoignons ensuite le chemin forestier en légère descente qui nous amène au ravitaillement. Afin de ne pas subir à nouveau la fringale de l'année dernière, je m'alimente plus que de raison et attend mes camarades que j'avais quelque peu distancé dans cette première partie d'ascension. La suite de l'ascension sur la route se déroule sans problème et nous parvenons dans les alpages de Mandelon, le chemin est bien plus sec que l'année dernière mais les rochers sont toujours aussi nombreux au beau milieu du chemin ! Comme dirait Fred, fabuleux ce chemin !
Nous redescendons ensuite vers Evolène par une longue descente rapide et facile dans sa première partie et un peu plus technique dans le bas
. A partir du ravitaillement d'Evolène, nous repartons chacun à notre rythme pour la longue remontée vers le Pas de Lona. Les jambes commencent à faire mal, c'est maintenant le mental qui va prendre le relais. La montée vers Eison est toujours aussi pénible avec ce chemin et ses nombreuses épingles. Je veux cette année arriver le premier à l'arrivée ! Pour se faire, je sais que je dois prendre de l'avance sur Fred qui est plus rapide que moi dans la longue descente finale vers Grimentz. Je décide donc d'accélérer légèrement. J'essaye de ne pas perdre trop de temps dans la descente technique puis repart de plus belle dans la montée finale vers Eison. Au ravitaillement, je rejoins Stéphane du team LS Alloys.
Nous repartons ensemble en direction de La Vieille. Cette longue remontée qui nous amène vers le Pas de Lona est toujours aussi longue et pénible mais, contrairement à l'année dernière, je ne ressens pas le besoin de faire des pauses durant la montée. Nous nous encourageons mutuellement. Stéphane décroche sur la fin, victime d'un mal de dos, je parviens enfin au lieu-dit de La Vieille. Je me ravitaille rapidement et repars à pied vers le Pas de Lona. Je n'aperçois toujours pas Fred, le moral est au top, l'approche du Pas se déroule sans problème. Le portage vers le col se déroule beaucoup plus facilement que l'année dernière, je pousse le vélo avec aisance et deux mini arrêts pour reprendre le souffle suffiront pour surmonter ce passage tant redouté !
Après avoir ingurgité 2 bols de bouillon au ravitaillement, je rejoins rapidement le pied de la dernière côte en direction du Basset de Lona, point culminant du parcours, les jambes commencent à être bien dures mais le simple fait de savoir que Madame et les enfants nous attendent au barrage de Moiry m'aide à retrouver quelques forces pour rejoindre le col.
A partir de maintenant, je sais qu'il reste 15 kms de descente vers Grimentz mais que cette descente demande beaucoup de vigilance, certains passages sont dangereux et une chute pourrait avoir de graves conséquences
! La descente se déroule sans problèmes, la vue au-dessus du barrage de Moiry est toujours aussi belle.
Sous le barrage, le chemin serpente de par et d'autre de la rivière. Au moment de rejoindre la partie difficile de la descente parsemée de rochers, j'aperçois au bord du chemin toute la petite famille ainsi que celle de Fred. Je passe en trombe et poursuit la descente. Les poignets sont douloureux, ce chemin est vraiment infâme !
Au bas de la descente, Stéphane du team LS Alloys qui a fait une descente d'enfer, me rejoint et lance le sprint vers la ligne d'arrivée qu'il remportera de bien belle façon.
Au final, nous terminons tous les 4 dans une forme acceptable, sans avoir connu de pépins mécaniques ni de chutes. Ce parcours est toujours aussi exigeant mais les efforts consentis sont mille fois récompensés par la beauté des paysages, par la gentillesse des bénévoles et le fairplay des concurrents.
Nous reviendrons ... ce sont les enfants qui veulent y participer maintenant !
Bilan : 121km - 5150m de D+
Participant(s): Ben, Fred, Steph, Laurent