Tout commence par l'accueil toujours chaleureux de Claire et Julien chez Annick et Christian (parents de Claire) par un barbecue où toute la famille (sauf Christian qui travaille
) reçoit notre petite tribu au complet. Après ce repas bien sympathique qui nous aura permis de finir le remplissage des accus, Claire et Julien nous conduisent à leur maison où nous passerons la nuit pour être en pleine forme pour ce GRG. En plus de Claire et Julien qui ont fait le 70Km en tandem (bravo Julien et surtout Claire), il y a Gauthier qui a fait son premier 45 Km (avec plus de 800 m de d+) accompagné de Armand (fils de Annick et Michel Motard) et Isabelle (épouse de Luc). Bravo à eux.
Pour moi, c'est ma troisième participation consécutive sur le 160 Km de ce GRG. Après ma déconvenue de l'an dernier (abandon sur casse mécanique), cette édition est placée dans la continuité de mes entrainements pour le Crocodile Trophy. C'est donc sans presssion, mais tout de même avec un peu d'ambition (forme ascendante cette semaine) que j'aborde ce marathon. Petit bémol, aucun de mes équipiers du BT21 n'est présent sur le 160 aujourd'hui
. Par contre hip hip hourra Luc Mignon (LS Alloys) est au départ avec moi. Toutes les sorties que nous avons fait ensembles cet été m'ont démontré qu'il serait un excellent partenaire pour cette longue journée (bon diesel, très bien pour la boucle des 90 Km et très bon finisseur, super pour la boucle des 70 Km).
Départ à 7h00 pétante sous les encouragements de Julius et cela après avoir salué Mathéo (sacré enchaînement pour lui, GRC puis GRG). Il me semble que nous formons un bon groupe de participants cette année. Nous démarrons raisonablement et les premiers Km défilent gentillement. Nous arrivons au 1er ravito à Botassart au Km 24 après 1h15 de course
. La vue sur le tombeau du géant fait partie des nombreux décors magnifiques que nous offre le GRG. Sans trop traîner, nous plongeons vers la Semois. La pluie fait alors son apparition avec des averses + ou - importantes. Nous n'avons pas encore fait 30 Km que le classement semble déjà figé
. Personne devant et personne derrière. Vers le 35è Km, je me souviens que l'an dernier, les premiers du 130 Km nous dépassaient déjà et cette année toujours personnne. Pourtant nous n'avons vraiment pas la sensation d'en faire de trop. Les jambes tournent avec beaucoup de facilité cette année (c'est certain les entraînements paient). Très vite nous arrivons au 2è ravito à Rochehaut où nous remplissons gourdes et estomac (ravito bien achalandé, avec une belle variété de produits sucrés mais aussi salés). Nous repartons pour une belle partie qui nous fait passer à Poupehan, Frahan, remonter juste sous Rochehaut (vive les montagnes russes) pour nous conduire à Alle Sur Semois par un magnifique single track sur les flancs de la Semois (grandiose).
C'est sans trop forcer que nous arrivons au 3è ravito au lieu-dit les Croisettes. Nous ne pensions plus à eux, mais lors de notre arrêt, voici les 2 premiers concurrents du 130 qui passent suivi de près par un du 160. Nous redémarrons et entamons peut-être une des côtes les plus difficiles avec ces lames de schiste qui forment de bons petits tape-culs. A partir de là, quelque chose se passe, Luc coince clairement
. Dans les côtes, mais aussi dans les descentes, sans savoir pourquoi. C'est venu très subitement. Nous levons légèrement le pied, ça va passer c'est certain. Mais lorsque nous regagnons les berges de la Semois, en face de l'Abbaye de Cordemoy, Luc ne souhaite plus que je l'attende
. Son visage déjà très marqué
fait que je me résigne la mort dans l'âme à le quitter alors que j'étais certain que nous terminerions ensembles. A ce moment, le 3è du 130 passe et je saute dans sa roue pour aborder la longue côte qui nous conduit à Corbion. Etonnement, son rythme me convient et je reste avec lui. A la sortie du bois, la pente diminuant, il relance sèchement. Je suis alors à peine à la moitié de la journée et décide de ne pas forcer pour le suivre (si il est 3è, ce n'est pas pour rien), nous ne jouons pas dans la même cour. Les chemins terreux qui sont alors détrempés par les 3 heures de pluie qui s'arrêtent enfin me font penser que les derniers du 90 Km vont déguster avant d'arriver au ravito du Gernelle au 84è Km. Je m'y arrête pour y manger une part de paëlla savoureuse sous les encouragements de Félix et Annick. Annick me précise que je suis probablement dans le top 15
. Par contre nous sommes décus pour Luc que je n'attend plus. Je repart revigoré pour la boucle des 70 qui traditionnellement, si on a bien géré la 1ère partie, doit bien se passer.
Effectivement je plonge sur Bouillon puis remonte de nouveau la vallée avec de bonnes sensations. Par contre lorsque les chemins redeviennent terreux, consternation
dans l'euphorie, j'avais oublié que les participants du 70 (Claire et Julius) ainsi que ceux du 40 (Armand, Gauthier et Isabelle) nous ont transformé les chemins roulants en bourbier parfois liquide ou parfois bien collant. Les Km défilent mais je ne sais pas trop comment me situer, je ne vois personne sur le parcours. Je suis en train de prendre un bon bain de boue. Le port des lunettes est obligatoire pour limiter les projections mais demande constamment à être nettoyées grâce à ma gourde. J'arrive à Dohan, Km 108, je demande à un signaleur où se trouve le ravito. Il me répond que je l'avais loupé. Je fais demi tour. Mes lunettes étaient tellement sales que je ne l'avais même pas vu juste en face du gué que je venais de traverser. Je repars pour les 55 derniers Km.
Après la boucle Dohan - Dohan, j'arrive à l'endroit où j'ai cassé mon dérailleur l'an passé, c'est une petite revanche mais tout peut arriver. Soyons vigilant. La boue est de + en + grasse et collante, le pilotage devient important, j'adore ces conditions, mais sur 160 Km, je m'en serais bien passé. J'arrive au 6è ravito à Les Hayons. Je sais que maintenant, il ne reste plus guère de difficulté et redémarre sur un bon tempo. Je suis toujours seul et cela depuis le 4è ravito (Km 84), pas le moindre participant en vue
. Il me faudra attendre le 7è ravito à Bellevaux (Km 146) pour voir enfin d'autres bikers. Ce sont les derniers du 70 Km partis 1h45 après moi. Je les remonte un à un jusqu'à la dernière bonne côte qui me conduit du Moulin Hideux jusqu'à Noirefontaine. Maintenant je sent la fin, il ne me reste plus qu'à redescendre sur Bouillon. Je passe la ligne d'arrivée sous les encouragements de toute ma famille, de Julius, de Claire ainsi que ses parents. Que d'émotions!
Sur la ligne d'arrivée, je retrouve également Claire (la compagne de Denis Heine, trailer de Houdemont) que je me dois de féliciter pour sa magnifique 3è place féminine sur le 70 Km.
Merci à tous et plus particulièrement à Angélique qui supporte mes nombreuses sorties de ces dernières semaines. Merci aussi à Gilles (P2MAX) pour son programme d'entraînement mijoté sur mesure en vue du Crocodile Trophy. En tout cas, pour le moment, ça marche plutôt bien. Un seul regret pour moi aujourd'hui, c'est que Luc n'ait pas franchi la ligne d'arrivée avec moi
J'en suis au moins à ma 10è participation sur les 15 que compte ce GRG en ayant participé à toutes les distances. Si ce GRG n'a pas encore retrouvé l'éclat de ses débuts (lorsque Christian était co-organisateur), cela reste tout de même une organisation incontounable dans une superbe région avec de nombreux atouts. Une chose est sûre, à l'année prochaine...
Participants BT21 :
45 Km : Gauthier
70 Km : Louloute et Julius en tandem
160 KM : Fred
Moyenne : 19,5 Km/h
Dénivelé : 3600 m de d+
Calories dépensées : 8100 (plus on est lourd, plus il en faut)
Accueil 
Sujet: Re: GRAND RAID GODEFROY - 11 septembre 2011 - Bouillon 
car malgré ma malchance j'ai pu, grâce à toi, me faire une petite idée de ce que j'ai loupé 