Grand Raid Cristalp :
Nendaz to Grimentz : 93km and 3944m of climbingD’abord, un tout grand merci pour toutes celles et ceux qui m’ont soutenue par leurs messages avant, pendant, et après la course. C’est vraiment sympa de savoir que vous pensiez à moi durant le Cristalp
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J’attendais avec impatience de retourner sur cette course depuis 2012. Lors de cette année, j’avais été surprise d’améliorer mon temps de 50 minutes par rapport à 2011 alors que la météo fut catastrophique.
Depuis quelques semaines, je souffre de grosses douleurs de dos, et le fait d’avoir participé à la Trace Vosgienne avec une fourche Lefty qui ne fonctionnait plus, n’a pas vraiment aidé….. ! En plus de cela, j’attrape un bon rhume quelques jours avant, ce qui n’arrange pas les choses et commence réellement à m’inquiéter sur la possibilité de prendre part à ce raid. Concentration, visite chez l’ostéo, au lit tôt et « good food », plus beaucoup de mental me décideront de tout de même y prendre part….
Nendaz me voilà…..
La nuit d’avant-course fut courte, lever à 4h45 pour un départ au lever du soleil à 6h30. Comme à mon habitude, manger si tôt le matin est vraiment difficile pour moi et mon estomac…
S’il y a quelque chose que j’ai bien appris des éditions précédentes, c’est qu’il faut essayer de tenir un rythme régulier dès le début (ne pas se laisser emporter), et de pouvoir se nourrir régulièrement afin de ne pas le payer quelques heures plus tard.
La 1ere partie de la course démarre bien, mais je ressens déjà des 1ers signes de douleurs lombaires. Je décide de m’accrocher et de rester positive. La longue montée vers Mandelon (2500m) est très éprouvante, mais une fois au sommet, le passage en « singles » entre les arbres permet de nous relâcher et de prendre un peu de fraicheur par rapport au soleil.
Les « singles tracks » à travers les alpages nous offrent des vues imprenables, mais la plupart du temps on doit tout de même rester attentif afin de ne pas se retrouver dans le décor….
La descente sur Evolen est longue (1100 mètres de dénivelé négatif), mais pas très technique, permettant ainsi de s’alimenter avant la grosse difficulté du jour, l’attaque du Pas de Lona, où même pour les meilleurs, il est impossible de rouler, il faudra soit porter ou pousser, et ce pendant + de 1 km…
A Evolene, l’ambiance est au top et j’en profite pour me ravitailler. Après le ravito, c’est une suite de petits chemins en montées et en descentes, avant de rejoindre Eison (1650 m) qui marque le début du PAS DE LONA (2800 m) ----
Porter ou pousser le vtt, « That’s the question ? » Je passe de l’un à l’autre mais je souffre comme jamais… J’aperçois enfin Denis perché sur un rocher, ses encouragements me donnent un peu de punch.
Le sommet est là, ce fut dur et douloureux, mais maintenant les 10 km restants sont quasi des descentes, sauf une dernière grosse montée au Basset. La descente est piégeusee, voire parfois dangereuse, surtout avec la fatigue des 85 km déjà parcourus. Mon dos me fait souffrir à l’agonie, l’arnica ne fait plus aucun effet, il est temps d’arriver…
J’entends enfin les hélicoptères, la musique, et le speaker de l’arrivée… Enfin…. Enfin la ligne… Encore quelques obstacles à travers des rochers et je peux voir l’arrivée. Quelle foule à l’arrivée, les gens applaudissent, encouragent, félicitent, crient ton nom inscrit sur le dossard, les enfants clappent dans tes mains….
Quelle folie mêlée à la joie d’avoir terminé malgré ma souffrance du dos, et même d’avoir mis + de 50 minutes par rapport à 2013…. Après toute cette souffrance, le seul fait de finir cette année me satisfait pleinement. Mon mental est décidément plus fort que jamais…
Ce n’est pas ce qui m’empêchera de probablement y retourner en 2016 ….